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Henri Krazuki

Henri Krazuki nait le 2 septembre 1924 en Pologne, dans une famille juive qui fuit rapidement le pays et l’antisémitisme ambiant pour venir s’installer à Paris.

Henri Krazuki

Ses parents, ouvriers du textile à Belleville s’engagent dès leur arrivée en France dans le combat des organisations juives révolutionnaires. Dès son plus jeune âge, Henri Krazuki baigne dans cette ambiance, s’implique et s’engage dans les jeunesses communistes. Les débats sont houleux à la maison, les idéaux ne manquent pas pour la communauté juive venue ici pour des valeurs de liberté auxquelles la France semble être attachée, malgré la montée du nazisme environnant. Une fois son cap d’ajusteur acquis il se fait embaucher chez Renault au plus près de la classe ouvrière, tandis que ses parents espéraient des études un peu plus poussées pour le brillant élève qu’il était. Il se syndicalise et devient rapidement une figure importante au cœur de la fédération.

Lorsque les Allemands rentrent dans Paris, il participe à des actions de sabotage, tandis que son père arrêté en 1943 sera déporté et gazé. Entre temps Henri, est devenu un résistant hors pair, multipliant les actions, affublées du nom de code de « mésange », mais surnommé aussi « Bertrand » c’est lui qui gère le recrutement des jeunes cadres du parti et organise la lutte. Il est arrêté en mars 1943 devant son domicile, et sera torturé en compagnie de sa mère et de sa sœur pendant de nombreuses semaines, sans jamais trahir la cause et la ferveur qui l’habite.

Il est livré à la Gestapo et déporté le 23 juin 1943 depuis Drancy, avec plus de 1000 juifs, tous âge et sexe confondus, dont la plupart meurent avant d’arriver dans l’horreur du camp de Birkenau. Affecté au travail de la mine il travaille 16h par jour, et retrouve des contacts résistants avec lesquels il tente d’organiser la lutte. Transférés à Buchenwald en janvier 45, Krazuki et ses compères participent à l’insurrection du camp.

Il revient finalement le 28 avril 1945, infatigable il reprend le combat, soucieux plus que tout de porter en haut lieu les valeurs qui l’ont maintenu en vie envers et contre tous. Il est employé dans la métallurgie, devient l’un des dirigeants du parti communiste et prend en charge le Simon Rayman le frère de son meilleur ami gazé en déportation. Il occupe des fonctions essentielles au sein de la CGT, et en devient secrétaire général en juin 1982, poste qu’il occupera durant dix années.

De par son appartenance communiste, il est l’interlocuteur privilégié de la gauche au pouvoir, puis prendra de plus en plus de distance avec le parti afin de se concentrer sur son activité syndicale. Rigoureux, épris de justice sociale, extrêmement cultivés, mélomane averti, ses passions et son engagement restent intacts. Il est un des principaux acteurs des réformes sur les indemnisations de chômage, la formation professionnelle, mais fut très souvent critiqué et calomnié par la droite peu consciente du parcours exceptionnel de cet homme hors du commun qui n’a jamais failli. Il meurt à l’âge de 78 ans, le 24 janvier 2003 à Paris.

Sa mémoire est saluée avec beaucoup d’émotions, par les classes politiques, les syndicats et la masse salariale pour lesquels il a tenté de gagner plus de libertés et d’amélioration au cours de sa turbulente vie.

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